vendredi 8 novembre 2013

Un caractère vous manque et tout votre crâne est dépeuplé

Publication hier de la nouvelle note de la France par l'agence Standard & Poors, propriété d'un des plus grands éditeurs au monde, américaine et faisant bon an mal an plus de 40 % de marge nette bénéficiaire. Un petit tableau explicatif des notes des 3 agences, tiré du Figaro :
Il y a un an et demi la France passait de AAA à AA+ "avec une perspective négative" ce qui voulait dire qu'une autre baisse était possible dans les deux ans. Cette note avait été confirmée il y a un an. Depuis hier, et pour cette agence, nous sommes donc passés à AA "tout court" mais avec une perspective stable. La France reste dans la "Haute qualité", mais est maintenant dans la moyenne de cette catégorie.

Personne ne fait confiance à ce mal nécessaire que sont les agences de notation, mais elles sont là. Et au-delà de la note et des réactions attendues des politiques, ce qui est intéressant c'est l'argumentaire de l'agence, comme l'a bien relevé notre ministre compétent, M. Moscovici. François, lui, annonce qu'il garde le cap de la croissance et le premier ministre (c'est quoi son nom déjà ?) déclare cette décision injuste. Ah oui, j'ai retrouvé le nom du premier ministre, c'est Kalimero. L'impact sera faible sur les marchés a priori, mais il est plutôt embêtant pour les politiques visionnaires.

Donc l'argumentaire contiendrait des phrases comme celles-ci :
- "Nous estimons que la persistance d'un taux de chômage élevé affaiblit le soutien populaire en faveur de nouvelles mesures d'envergure en matière de politique budgétaire et de réformes structurelles"
- "Nous pensons également que la faible croissance économique limite la capacité du gouvernement à consolider le redressement des finances publiques"
- "Nous ne percevons pas de plan d'ensemble pour redéfinir les dépenses publiques pour dégager un potentiel de croissance".

Autrement, dit, bravo pour les efforts d'assainissement (la pente négative est arrêtée et redevient stable) mais le gouvernement français ne pourra pas aller plus loin, faute de soutien populaire, électoral et politique. La France aurait donc atteint un palier (stable) au-delà duquel elle aurait du mal à rebondir. Cette agence pense qu'il faudrait aller plus loin, en toute bonne logique libérale, mais pense qu'aucun mouvement ne sera possible, sauf en cas de choc plus fort. C'est effectivement une critique d'un gouvernement pas assez fort à son goût, mais également d'une opposition qui ne pourrait rien proposer avec efficience.

La question est donc de voir si la France peut se satisfaire d'un tel palier (AA stable), en attendant mieux, car les mouvement économiques sont lents et longs, ou si la course libérale à un meilleur classement est un argument suffisant pour créer un tel choc. La critique contre le peu de réduction des déficits publics est d'ordre idéologique et elle ne touche que peu l'adhésion populaire qui pense plus en termes d'impôts et de taxes, les services disponibles grâce aux impôts étant souvent considérés comme acquis... jusqu'à ce qu'ils soient supprimés.




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