jeudi 26 mars 2015

Economie pour les nuls

C'est le moment où sont publiés par l'INSEE les chiffres définitifs pour l'année 2014 qui vient de s'écouler et chacun y va de son interprétation.

Il y a deux chiffres principaux sur lesquels les médias se précipitent : le déficit et la dette.

Le déficit, c'est celui du budget annuel et consolidé de la France en incluant l'Etat mais aussi les régimes déficitaires comme la Sécu ou les collectivités locales. Le déficit qui était prévu à 4,4% du PIB n'a donc été que de 4%, soit un déficit en chiffres bruts de 84,4 milliards d'euros. Ce chiffre est claironné par le gouvernement comme un signe de reprise et de début de croissance, et il sera sans doute proclamé en avril à la face de la Commission européenne comme un signe de réussite de la politique du gouvernement.

La dette, c'est un chiffre cumulé qui additionne toutes les dettes prises par la France au fil du temps, notamment celles pour couvrir les déficits. On la mesure aussi en % du PIB et on frôle les 95%. Le gouvernement promet qu'on n'atteindra pas le seuil psychologique des 100%. La dette a donc augmenté l'année dernière de 84,8 milliards d'euros.

Le Figaro, de droite, titre sur l'augmentation de la dette, et Le Monde, de gauche, sur la réduction des déficits. C'est de bonne guerre. Les vrais économistes, eux, lisent des journaux plus spécialisés.

Il n'y a rien qui vous frappe entre ces deux chiffres ? Je ne parle pas des pourcentages qui sont du domaine du psychodrame social et médiatique, mais des chiffres bruts.

Le déficit a reculé de 84 milliards d'euros mais la dette a augmenté de 84 milliards d'euros.

Si le budget de la France était comme le vôtre - toutes valeurs mises à part car je ne crois pas que vous parliez en milliards d'euros pour vous, mais si c'est le cas, merci de m'écrire directement, j'ai un placement pour vous - qu'est-ce que cela donnerait ?

Vous vivez au-dessus de vos moyens d'un montant annuel de 84 cacahuètes, donc vous empruntez 84 cacahuètes de plus pour boucler votre année. Il faudra rembourser un jour, mais... Que sera, sera...

C'est troublant non ? Tout se passe comme si la dette servait à financer le déficit et que celui-ci ne se réduisait pas énormément en fait, sans compter le "service de la dette" pour rembourser icelle. Où sont les économies brutes ? Où sont-elles vraiment ?

Je sais que cette analyse est fausse, en tous cas je l'espère (?!?) mais je cherche quelqu'un pour m'expliquer cette troublante coïncidence qui n'en est pas une... et dont personne ne parle.

Et voici donc une courbe comme je les aime : pleine de couleurs, avec des légendes incompréhensibles et une interprétation douteuse. Vive l'infographie !

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