vendredi 27 mars 2015

Et les Lumière furent

Début aujourd'hui de l'exposition hommage aux frères Lumière au Grand Palais à Paris, pour cette année du 120ème anniversaire de la première projection cinématographique. On en parle un peu pour que vous puissiez briller en société comme la lumière du projecteur sur l'écran blanc de vos salles noires préférées, puis sur l'écran noir de vos nuits blanches, en vous remémorant les sensations dans un cinéma. Lisez aussi cet article sur Le Point et évidemment l'article de Wikipédia qui leur est consacré, comme d'habitude le plus complet.

Les frères Lumière s'appelaient Auguste et Louis. Louis était l'inventeur génial (le Steve Wozniak d'Apple) et ses inventions équipent encore toutes les caméras analogiques ainsi que les projecteurs (argentiques) modernes. Le débat sur les réels inventeurs du cinéma a été tranché depuis longtemps avec Edison et son assistant (les américains) qui ont effectivement inventé l'enregistrement d'images animées, sans penser à la projection publique devant plusieurs personnes. Les frères Lumière ont mélangé cette invention qui permettait à une seule personne de regarder un court film avec celle de la projection de dessins animés. Le kinétographe est devenu le cinématographe en devenant un art public à partir de Lyon.

Il est intéressant de noter qu'à cette époque les Lumière prospéraient en vendant des plaques photographiques particulières qui avaient assuré leur fortune, mais qu'en bons entrepreneurs ils étaient toujours à l'affût d'inventions pour développer de nouveau marchés. Et aussi à l'écoute des tendances du public. Eternel débat entre offre et demande, création d'un marché à partir de rien ou simple reproduction des offreurs de matériels... Non, non, je ne reparlerai pas de Steve Jobs ni d'Apple ;)

La schématisation des films a réussi été un élément important de leur succès. Le choix des premiers sujets était fait pour impressionner le public, et pas seulement la pellicule. L'histoire des trois versions de leur premier film officiel, la sortie de l'usine Lumière à Lyon, est à lire car on y sent déjà l'angoisse du réalisateur face à des contraintes techniques lourdes (conditions de lumière justement, mais aussi longueur en mètres pu en secondes du film). Les twittos en 140 caractères ou les Vineurs en 5 secondes savent de quoi je parle...

Lors de leurs premières projections, privées et publiques en 1895, je vous parle d'un temps que les moins de cent vingt ans ne peuvent pas connaîîîîîîîîîître, leur film emblématique ne fut pas projeté - l'arrivée d'un train en gare de La Ciotat. Pour imaginer la sensation des spectateurs à cette époque, pas la peine d'aller bien loin. Pas la peine de se moquer de ces dinosaures d'il y a deux siècles non plus. Enfilez un Oculus Rift ou allez dans une salle de projection en iMax ou dans une fête foraine bien équipée et vous revivrez ce sentiment de déséquilibre qui a dû caractériser les spectateurs d'alors.

Et si les frères Lumière avaient en fait été trois ? Leur père Antoine était celui qui dirigeait l'entreprise et qui a semble-t-il vu pour la première fois l'invention d'Edison à Paris. Il était photographe, donc avec l'oeil de l'artiste et le sens du regard par le public. En plus il a eu le mérite de mourir en 1911, alors que ses fils ont eu des comportements inavouables pendant la seconde guerre mondiale, du côté de la collaboration, même s'ils furent légers. Aujourd'hui, ils sont célébrés pour leur inventivité et pour le choc des Lumière (à ne pas confondre avec le choc des lumières quelques siècles plus tôt en France).

Papa Lumière !

Alors pour le plaisir, un petit autochrome (invention de Louis) de deux femmes de la famille Lumière, génération suivante ? avec en prime ici une description des principes de la lumière et des autochromes sur le site du département de Maths d'une université lyonnaise...

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