dimanche 26 avril 2015

Du temps de cerveau pour... une nouvelle carte des vents

Jenous rêve. Enfin. Il était temps.

Depuis que jnou'ai atterri ici, c'est la première fois. Cela veut dire que la phase initiale est terminée et que monotre corâme est ajusté aux conditions bizarres de cette planète. Le Maîtresprit mnous'avait prévenu évidemment, mais jenous ne pensais pas que cela prendrait aussi longtemps, presque une périmaine. Il faut dire que jnou'ai été bien occupé ici. Il a fallu installer le campement et ses protections, et les nuits ont été courtes. et sans rêves donc.

Mais cette nuit tout a changé. Jenous rêve enfin. Vous vous demandez peut-être comment on sait qu'on rêve ? Jnou'ai entendu dire que chez les peuples qui ne participent pas au Jeu, il suffit de se pincer pour savoir si on rêve. C'est bien puéril comme réaction et typique de planètes peu évoluées et qui ne connaissent pas les rêvonds, les rêves les plus profonds qui puissent exister. Chez nous, on sait quand on rêve vraiment. C'est lorsque le corâme se divise et qu'on commence à coursauter.

Ah, combien coursauter menous manquait ! C'est la sensation la plus agréable qui existe. Vous êtes là, debout, toutes vos pattes bien ancrées dans le sol, et vous sentez votre corâme affleurer à la surface, comme une bulle qui vous protège et vous entoure. Puis il arrive, ce moment délicieux où la bulle se détache de vous, de tous les points au même moment, avec un frisson de plaisir qui n'a pas d'égal dans la galaxie. Et vous commencez à courir pour sentir la bulle vous entourer, vous frôler, vous étirailler. Et vous courez de plus en plus vite, de toutes vos pattes, en sautant de plus en plus loin. Et puis arrive peut-être, si les conditions sont réunies, ce moment suprême où grâce à un dernier coup de reinerfs, vous continuez à courir en ne touchent plus le sol, comme un saut permanent, comme une délicieuse coursaute sans fin. Un saut au-delà du saut, une course au-delà de la course. Une coursaute qui fait exploser la bulle comme si l'univers entier était la bulle et vous le centre du monde. Vous, et tous vos vous, je, nous, elles, ils...

Jenous coursaute enfin, tous réunis et séparés jenous sommes les rois du rêvond. Monotre corâme est éclaté et infini, il parcourt le monde dans tous les sens. Chaque graine du corâme est indépendante et pourtant reliée à toutes les autres. Jenous vois la planète, jenous la pressens par toutes menos graines. La coursaute est en action. Elle ne s'arrêtera que lorsque tous les êtres vivants de la planète auront été ensemencés. Cela peut prendre plusieurs périmois, mais jenous mnou'en moque. La coursaute est si agréable, si parfaite qu'elle pourrait durer toute manotre vie. La vie.

Car jenous sais que le rêvond a une fin. Jenous sais que la coursaute s'arrêtera, que le corâme s'éteindra lorsque la planète sera prête à germer. Et jenous sais qu'alors le réveil aura lieu. Jenous n'existerai plus, seulement des milliards de "je" séparés les uns des autres pour toujours, moi coincé dans l'un d'eux, vaquant à nos occupations dans la viéveillée et essayant chaque nuit de retrouver notre union dans des rêves qui pourront peut-être, avec un peu de chance et si jenous ai bien coursauté, devenir des rêvonds.

Mais pour le moment, le rêvond est à moinous, seul et tous à la fois. Il sera peut-être impossible de le retrouver après la germinaissance de cette nouvelle planète. Seul le Maîtresprit sait si cette coursaute réussira et si cette Terre rejoindra le grand Jeu. Mais jenous suis optimiste car cette coursaute est si belle qu'elle ne peut échouer. Vous ferez bientôt, comme nous tous, de beaux rêvonds.

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