lundi 8 juin 2015

Deux ans de polémiques superficielles et centrées sur les individus ?

Et voilà. C'est parti pour (presque) deux ans de polémiques sans intérêt, à droite comme à gauche, avant les échéances de 2017 - élection présidentielle puis législatives. Les deux principaux partis ont terminé leurs congrès fondateurs ou rassembleurs, et on n'attend plus que leurs primaires respectives pour savoir qui va y aller ou pas. Sans compter ceux qui iront avec ou sans primaires. On lira avec intérêt cet article du Monde sur le sujet, suite notamment à la tribune véhémente de Montebourg contre François et le gouvernement (Valls donc), tout en notant que cette tribune a été consignée par l'un des propriétaires du Monde, richissime homme d'affaires. La vie de journaliste n'est pas un long fleuve tranquille, dans le Monde ou dans le monde.

Déjà que la plupart des citoyens se foutent des hommes politiques, jugés trop loin de leurs préoccupations quotidiennes. Si en plus les politiciens ne s'occupent que d'eux-mêmes et de leurs concurrents, dans le même parti ou dans un autre, où allons-nous ? Le Monde penche pour des batailles d'ego pendant deux ans. N'oublions pas que c'est un média de moins en moins de fond, mais de plus en plus people. Il y a toujours des tribunes de fond dans le Monde naturellement, mais on peut dire que la qualité des journalistes a baissé : il y a de plus en plus de fautes de français dans ces articles par exemple. C'est évidemment à cause de la montée en puissance des stagiaires ou des pigistes et d'une baisse du contrôle "central". Un phénomène qui touche toute la presse - bien que Le Figaro semble encore épargné - et qui pousse de plus en plus de lecteurs vers l'Internet entre autres (et les blogs ?).

Mais je m'égare ;) Les discussions sur le fond sont donc de plus en plus absentes des débats politiques français. Certains partis vivent, et vivent même bien, sans aucun projet politique de fond. Le Front National en est l'exemple le plus abouti puisqu'on ne parle d'eux que contre les autres partis et à propos de leurs querelles internes. De plus, à chaque fois qu'un débat de fond semble lancé, il y a tellement d'avis divergents qui s'expriment - pour, contre, un peu pour mais plutôt contre, plutôt pour mais quand même toujours un peu contre... - que l'électeur est noyé dans un gloubi-boulga digne de Casimir.

Il reste un effet pervers à cette tendance de fond du débat politique ici, ou plutôt de la personnalisation à outrance de l'absence de débat. C'est qu'on y voit toujours les mêmes évidemment, puisque ce sont les seuls interviewés ou présents sur les plateaux télé. Cela empêche les jeunes générations d'émerger. C'est une version politicienne du papy-boom démographique. Et la France se montre particulièrement active dans ce domaine, alors que d'autres pays européens renouvellent beaucoup plus vite leurs élites politiques si je peux oser un tel oxymore.

On verra bien lors du prochain remaniement ministériel si de nouvelles têtes émergent, suite aux arrangements du congrès PS de Poitiers. Les nouvelles nominations venues du "courant Aubry qui ne s'appelle plus comme ça" seront-elles pour des jeunes ou des vieux, par exemple ?

Ce remaniement est annoncé comme imminent, de source poitevine.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire