lundi 22 juin 2015

Régime sans Grèce

En matière d'économie ou de politique, c'est comme pour les régimes alimentaires, la notion de rationalité n'existe pas.

On entend toujours parler de nouveaux régimes alimentaires, vendus et survendus par des gourous ou des labos qui essayent de se faire des sous sur le dos de nos centimètres en trop (en largeur). La plupart de ces recettes tournent en rond et ne regardent que certains aspects, souvent uniquement physiques et sur une période de temps limité. Ca suffit à leurs auteurs pour engranger des kilos de billets, en attendant le prochain régime. Les dimensions psychologiques, émotionnelles, sociales sont bien souvent absentes de ces régimes marketing. A grand renfort d'experts, de spécialistes et même de médecins manipulés ou manipulateurs, ces régimes font appel à la part d'irrationnel en chacun de nous, surtout quand on se sent fragilisé. C'est un piège classique, une manipulation récurrente, à coups de pieds dans la porte ou de de pièges abscons - pour ceux qui se souviennent du petit traité de manipulation à l'usage des honnêtes gens.

L'économie et le politique jouent dans la même cour, surtout quand ils sont mêlés. La crise gréco-romaine-européenne en est un bon exemple. En économie on parle d'anticipation rationnelle ou de modélisation des comportements, mais la part d'irrationnel est majeure, notamment quand il est question de spéculation ou de placements. En politique, les stratégies affichées sont souvent très différentes des tactiques appliquées concrètement et tiennent énormément compte des psychologies des personnages clés.

Le dénouement (n-ième, bientôt suivi d'un autre dénouement) de la crise de la dette grecque est annoncé pour aujourd'hui, avec une réunion au sommet de crise à Bruxelles. Quels qu'en soient les résultats - on y reviendra dès qu'ils seront connus ici-même - la leçon principale à en tirer est celle de l'énorme amateurisme du gigantesque appareil européen sur le plan politique. On accuse souvent les fonctionnaires européens d'être des technocrates mettant les procédures et les règles avant l'humain, mais a contrario dès qu'on arrive au niveau final de décision, tout est affaire de négociations aléatoires dépendant de la bonne ou mauvaise digestion de tel ou tel représentant d'un Etat clé. Que pensez-vous de cette photo d'Angela d'ailleurs ?

Je vous rassure ce n'est ni un poisson grec ni méditerranéen, enfin je crois

Derrière ce débat grec il y a la question de la "norme" en Europe, et plus spécialement dans la mini-Europe de la zone Euro. Quelle est cette norme ? Qui la définit ? Y a-t-il des exceptions à la règle, si tant est qu'il y ait une règle ? Notre système financier mondial est basé sur la notion de dette. Tout le monde se fout du remboursement de telle ou telle dette, puisque les dettes elles-mêmes sont des produits qu'on se refile joyeusement. L'exemple du possible rachat en France de Bouygues Télécoms par la holding qui détient Numéricable et SFR est édifiant : cette holding s'est endettée déjà de plus de 30 milliards pour réaliser ses précédents achats, dans ce qu'on peut presque qualifier de montage pyramidal, et va continuer à empiler des milliards de dettes. Et tant que cela dure, dans cette bulle capitalistico-endettée qui nous entoure, les financiers ne s'inquiètent pas. Il y aura toujours des Etats - et donc des contribuables - pour payer pendant qu'ils engraissent afin de sauver des emplois et des électeurs.

Peut-être faudrait-il mettre ces financiers au régime, non ?

A suivre avec l'actualité des "négociations" dès qu'elle sera connue.

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