mardi 18 août 2015

Les parapluies de Saint-Raphaël

Temps gris ce matin à Saint-Raphaël. La météo est toujours aléatoire apres le 15 août par ici et même les applications de météo ne savent pas prévoir le temps tellement il change vite. Pas d'inquiétude, le soleil va revenir. Il revient toujours. Mais ce temps me fait penser aux parapluies. Et divaguer un peu.

Quand on vient au bord de la Méditerranée, on ne pense pas toujours à prendre un parapluie. Une petite laine, oui, pour le soir ou pour une sortie en bateau. Mais un parapluie c'est autre chose. Seuls les randonneurs ont leur cape de pluie, tout au fond du sac. Dans les boutiques on trouve tout l'attirail du vacancier : des bikinis riquiquis, des chapeaux de paille même pas en paille, des bijoux en toc, des espadrilles de luxe, des petits hauts très petits et des tonnes de crème solaire (pour le bronzage quand le ciel est bleu). Mais des parapluies, c'est plus rare.

Pas comme à Cherbourg, évidemment. J'ai furieusement pensé à ce film de Jacques Demy, le premier film en-chanté en-tièrement. Une boutique, une histoire désabusée, une tranche de vie d'amours qui ne se reconnaissent pas. Une sensibilité à fleur de peau. Et en recherchant quelques informations sur le film j'ai découvert une autre de ses caracteristiques dont je ne me souvenais pas. C'est le deuxième film d'une trilogie de Jacques Demy. Les deux autres ne sont pas chantés mais véhiculent la même idée d'une tranche de vie douceâtre, faite d'occasions ratées. Le premier s'appelle Lola - titre pour lequel j'ai une affection particulière - et le troisième, Model Shop. Ces deux films extrêmes ont pour actrice principale Anouk Aimée alors que les Parapluies de Cherbourg sont incarnés par Catherine Deneuve. Le lien entre les deux premiers films est un homme transplanté, le lien entre le premier et le troisième est Lola et ses surnoms. Pas de lien entre le deuxième et le troisième. Les parapluies sont donc une fin en soi. Comme si la pluie éteignait le soleil. Une drôle de trilogie. Étrange.



Mais ici le soleil va revenir. Et pas de trilogie ou de tétralogie à l'horizon. Les hélicoptères qui tournent dans le ciel sont juste là pour surveiller les incendies (attention au soleil et au vent mais pas à la pluie), pas pour être accompagnés de la chevauchée des Walkyries de Wagner comme dans Apocalypse Now, autre film majeur. D'ailleurs le héros du troisième film de la trilogie part au Vietnam. Le cinéma est une boucle. Comme la météo. Comme l'Univers ?

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