lundi 7 décembre 2015

Bleu Nuit

Pas envie de bloguer aujourd'hui, mais le sujet est pourtant inévitable. La victoire écrasante du FN au premier tour des élections régionales. Victoire sur tous les tableaux, en nombre d'électeurs, de régions où il est en tête au premier tour (anciennes ou nouvelles), de départements même. Le FN est installé de manière durable dans le paysage auparavant bipolarisé français. On aime ou non n'aime pas mais c'est un fait. Et on ne combat pas les faits avec la méthode Coué.

Les astuces pour éloigner le FN du pouvoir sont de plus en plus limitées et de moins en moins efficaces :
- le front républicain avec désistement ou retrait du troisième au second tour est la discipline de la gauche mais pas celle de la droite sarkozyenne, avec des interprétations différentielles dans chaque camp. Malgré cela, il n'est pas impossible qu'une région passe au FN dimanche prochain. Une cartouche qui s'épuise donc avec la montée spectaculaire des taux du FN au-delà de 40%. Auparavant le second tour à deux était une garantie pour battre le FN sauf au plan très local. Ce temps semble révolu. 
- un renforcement du vote majoritaire pour contrer les effets d'un vote plus proportionnel. Le bonus pour la liste gagnante aux régionales est en effet à double tranchant dans ce cas.
- l'accusation généralisée du FN comme non républicain, avec par opposition un front républicain pour les battre. Marine Le Pen a le sens de la formule, quand elle dit que le seul front républicain est le front national. Et pan dans les gencives, en tous cas pour ceux qui croient les hommes politiques (et les femmes).
- le vote de protestation soit contre un gouvernement en place (classique et récurrent) soit contre une droite fade (même avec un Sarkozy à sa tête, lui qui ne pense qu'à sa revanche personnelle en dehors de tout projet collectif) soit contre "les grands partis" qui trustent le pouvoir depuis des générations. A ce titre le vote des jeunes, plus favorable que le reste de la population au FN, devrait faire réfléchir.
-une génération usée de politiques qui semblent archaïques...
- des attaques en justice pour prouver la turpitude du parti. Si ça marche, le FN n'aura qu'à changer de nom comme l'UMP récemment ou le PS un de ces quatre. D'ailleurs Marine ne rêve que de ça.

Le FN arrivera donc au pouvoir sur des territoires de plus en plus grands. La droitisation de la société est en marche. Et pas avec des béquilles. 

Il faut donc parler couleurs. Pas couleurs de peaux que les racistes fantasment comme des différences absolues, mais couleurs du drapeau et de la France. Quelques cartes d'abord.


La France en mars 2004 après les régionales... (Peu de bleu, et clair)



Apres le premier tour 2015 (beaucoup de bleus, plus foncés)


Et si on avait gardé les 22 anciennes régions... 
Des lignes de partage éclairantes en Normandie,Charentes ou au Sud

La mode est au bleu, mais quel bleu ?



Le bleu marine y est bien le plus foncé, le plus près du noir. Au-delà du jeu de mots sur le slogan bleu Marine, la réalité dépasse la fiction, non ? Il ne manque qu'une touche de marron (Marrinne ?) pour attendre le vrai noir.

Le bleu du drapeau français est mal défini, lui. Lisez cet intéressant article de Wikipedia pour tous connaître sur le type de bleu utilisé, de plus en plus foncé... Depuis Giscard et l'ère de la télé.



Alors la France multicolore, tricolore, se rapproche-t-elle d'une feuille blanche sur laquelle un stylo noir écrit une page d'insultes à la République, corrigées par le stylo rouge de démocrates de moins en moins nombreux ?

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