lundi 15 février 2016

Guerre et amour

La Saint Valentin est passée, coincée comme une très fine tranche de dinde (pas de porc, hein !) entre deux épaisses et indigestes tranches d'un pain sans levain. Retour à la réalité de la guerre quotidienne.

Je parle ici des vraies guerres, avec morts quotidiennes. Pas des fausses guerres médiatiques entre ex-ministres déçus et médias assoiffés de nouvelles, ou entre barons de la droite qui s'écharpent (bleu-blanc-rouge) en direct live pour des candidatures aux primaires ou pour des programmes unifiés qui n'en sont pas. Je laisserai de côté aussi les guerres sportives, quoique le match de rugby de samedi ait presque révélé une équipe de France de rugby qui a du chien.

En Syrie donc, c'est le bordel. Chacun y va de sa déclaration pour justifier sa position, suite à la bouffée d'espoir du cessez le feu de vendredi. Les russes, qui ont voté la première résolution sur la Syrie, enfin, continuent à bombarder sur place, conformément à l'exception mentionnée dans la résolution, car tout le monde est le terroriste de l'autre à un moment donné, et ils sont les seuls à avoir des troupes sur place parmi les "grandes puissances internationales et non locales". Les américains soutiennent tout et son contraire tout en ne voulant pas mettre les pieds directement sur place. La France de Ayrault suit, comme celle de Fabius. L'Europe est aux abonnés absents, comme souvent, car elle a trop les yeux tournés vers les flux migratoires en provenance de la région. L'Arabie Saoudite en profite pour combattre "indirectement" son ennemi iranien. La Turquie combat en priorité les kurdes qu'ils soient turcs ou syriens afin d'empêcher un "état kurde" et de se positionner comme incontournable dans la région avec toutes les parties... en bombardant tout le monde. Un cessez le feu est toujours précédé d'attaques violentes, pour agrandir son territoire. C'est un classique.

Ce lundi matin, par exemple, un hôpital de Médecins sans frontières a été détruit dans le nord de la Syrie...


Ceux qui se souviennent de la longue guerre au Liban pendant des décennies, guerre qui a détruit au moins une génération, auront le coeur serré. Quand les puissances internationales, régionales, nationales et même locales, pour ne pas dire claniques et religieuses jouent à la guerre, ce ne sont pas les dirigeants qui souffrent (quoiqu'on les assassine de temps en temps). Ca me rappelle un proverbe africain : "Quand deux éléphants se battent, c'est l'herbe qui souffre". Remplacez herbe par peuple et vous aurez une bonne vision de cette guerre asiatique.

En Afrique, ne croyez pas que c'est mieux. La Lybie "célèbre" les cinq ans du début de la révolution victorieuse contre Khadafi, mais le pays est plus que déchiré, avec ses deux parlements aussi légitimes l'un que l'autre, et les invasions de combattants terroristes qui souhaitent en faire une base forte pour fédérer l'est et l'ouest de l'Islam. Il suffit de regarder une carte de l'Islam pour voir le rôle central de la Lybie. Merci, Sarkozy (et BHL)...

Joyeuse post Saint-Valentin à tous (et à toute).



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