mercredi 30 mars 2016

Déchéance de Congrès national

François a tranché. Après avoir reçu ce mercredi matin les présidents des deux assemblées, il a clos le débat sur la révision constitutionnelle. Il n'y aura donc ni congrès sur ce sujet, ni référendum. C'est une annonce en direct à la télé, une grande première pour ce genre d'enterrement plutôt pratiqué en silence via des communiqués discrets.

Vidéo ici, ou sur le site de l'Elysée quand elle sera disponible. Au début : "Je constate aujourd’hui, quatre mois après, que l’Assemblée nationale et le Sénat ne sont pas parvenus à se mettre d’accord sur un même texte et qu’un compromis paraît même hors d’atteinte sur la définition de la déchéance de la nationalité pour les terroristes, je constate aussi qu’une partie de l’opposition est hostile à toute révision constitutionnelle, qu’elle porte sur l’état d’urgence ou même sur l’indépendance de la magistrature, je déplore profondément cette attitude"

Les deux chambres (basse et haute, comme on dit) n'avaient pas voté l'article sur la déchéance de nationalité dans les mêmes termes, rendant impossible une adoption en Congrès. Fin de ce feuilleton politique qui a divisé autant la droite que la gauche, et pour lequel, l'épistolier en chef, François, a écrit le mot "fin" avent le dernier épisode, sur un sujet qui relevait plus du symbolique que du réel. Dans la foulée, l'autre sujet est aussi enterré puisque la Droite a annoncé qu'elle n'irait pas au Congrès même sur des mesures qu'elle approuve, si rien n'était fait sur la déchéance de nationalité. Il s'agissait de l'état d'urgence dans la constitution, qui suit donc le même chemin en son temps que la réforme du Conseil Supérieur de la Magistrature (CSM) pourtant jugée nécessaire par tous.

Les réactions sont nombreuses et se matérialisent par des noms d'oiseaux : François et la gauche se rassemblent pour accuser la droite (majoritaire au Sénat) d'obstruction par rapport au consensus trouvé à l'Assemblée Nationale, une occasion de rassembler la gauche ; la droite proche du centre crie à la vérité issue du Sénat (100% conforme à la parole de François) et à la trahison par la gauche du consensus initial lors du Congrès de Versailles précédent. Les ténors vont s'exprimer petit à petit. Exemple ici de Sarkozy dont le seul but semble-t-il, dixit le Figaro, est de coincer François.

Mais on s'en fout, en fait. Cet épisode a occulté les préoccupations sociales et économiques depuis des mois. Le bilan n'est pas brillant : impossibilité de réformer la France, même au niveau des élites parlementaires ; des symboles érigés en valeur absolue au-dessus des réalités de la vie normale ; des camps droite et gauche divisés...

François voulait certainement sortir de cette phase avec une stature soit de réformateur, soit de rassembleur malgré les divisions. Il reste seul, comme un recours dont personne ne veut vraiment. En restant à sa place (un président qui n'est pas omnipotent à côté du pouvoir législatif), il est constitutionnellement correct. Est-il politiquement correct ? En d'autres temps, on aurait dit "un beau gâchis".

Si on passait à autre chose maintenant, hein ?


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