mercredi 2 mars 2016

RSE ou REE

Petites réflexions à propos de la mésaventure du gouvernement sur le préjudice écologique. 

Les faits d'abord : dans la nuit d'hier, le gouvernement avait déposé un amendement au projet de loi sur la biodiversité, un projet de loi qui est en train de terminer sa navette parlementaire. A la surprise générale, cet amendement limitait le préjudice économique et les réparations aux victimes, aux communes, etc. Un amendement qui plaisait au MEDEF, à Total et aux autres grandes compagnies responsables de désastres écologiques, passés, futurs ou potentiels. 

Tollé des écologistes qu'ils soient au gouvernement (Barbara Pompili par exemple) ou en dehors, comme Corinne Lepage. Surprise des ministres et de Ségolène herself qui a combattu avec succès le drame Erika dans sa région d'alors. Retrait de l'amendement précipité, comme si les membres des cabinets ne savaient plus faire leur métier ou ne se sentaient plus motivés par lui, à l'instar de ce conseiller historique qui a démissionné avec fracas de son poste au cabinet de la ministre El Khomri (qui va bien, merci pour elle) à cause d'un projet de loi jugé trop à droite. 

Micro-anecdote qui traduit un verrouillage insuffisant de l'Etat, un de ces signes de décadence qui ne trompent pas. Je n'ai pas dit FN de règne (fin, mais ce correcteur orthographique m'énerve...) surtout qu'il s'agit ici d'un projet de loi sur la biodiversité qui n'est que l'un des aspects de l'écologie et d'un amendement glissé là à la hâte entre deux couches de pétrole sur nos plages. 

Un signe aussi d'un poids de plus en plus grand du MEDEF et de Gattaz qui aura certainement une médaille en or offerte par ses collègues-patrons pour son intense lobbying. Le patronat entre dans de plus en plus d'esprits comme "le sauveur de la Nation", un paradoxe débile mais de plus en plus vérifié, même au gouvernement. Le jour même où Apple témoigne devant le Sénat US pour justifier de son refus d'obéir à un juge et pour persuader les élus américains de légiférer dans son sens. Un lobbying public, connu et assumé. Même si sur le fond moral, la position d'Apple paraît la meilleure. Se dirige-t-on vers un tel modèle en France ? On dirait, à bien lire ce type de nouvelle. 

Enfin, parlons RSE, responsabilité sociale des entreprises. Sociale, sociétale et environnementale et j'en passe. Tout le monde en parle, on crée des normes à ce sujet et on glose. Mais dans les faits, au-delà des jolies plaquettes marketing sur papier glacé, personne ne veut payer et encore moins les grandes entreprises. Cette histoire remet cette RSE sur le devant de la scène et il est temps, messieurs les grands patrons, de balayer un peu chez vous. Dans les cabinets ministériels, où l'usure est perceptible, il est également temps de remobiliser les troupes !

Comme quoi, la vigilance est nécessaire, tout le temps et par un maximum de gens, dans les cabinets ministériels, les ONG, les partis, les médias, le peuple et même... les blogueurs. 

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