jeudi 30 juin 2016

Moins d'un an à tirer pour Hollande

Pas "Putain, deux ans" comme disait la marionnette de Chirac aux Guignols (feu les Guignols). François vient de dévoiler ses projets pour cette dernière année au pouvoir (et pour sa future campagne. Interview fleuve à lire ici, résumé là. On peut lire aussi cet interview sur le site de l'Elysée, un media neutre et objectif... Qu'a-t-il dit ?

Comme tout le monde il a été surpris par le vote britannique sur le Brexit, mais reste ferme : pas de négociation partielle sur des bouts de traités, ou même avec l'Ecosse sur des bouts de Royaume-désuni, et réaffirmation des principes de libre circulation : la liberté au sens des marchés est indissociable selon lui de la liberté humaine. Vaste débat idéologique et fracture droite-gauche évidente. Il ne veut pas de référendum en France sur ce sujet et se range dans le camp de ceux qui prônent le rôle majeur des élites (?) politiques, élues sur des mandats et des positions, ce qui nous ramène à l'élection de 2017 ;) Naturellement, le Président n'affiche pas trop d'inquiétude sur les conséquences de cette crise européenne pour la France, c'est son rôle. Pour l'UE, il affiche d'ailleurs un programme court et simple : sécurité, croissance, jeunesse, harmonisation sociale et fiscale et rôle majeur de l'Euro (€ pas le foot). En parfaite harmonie avec Angela même si leurs approches sont très différentes. Cela n'empêche pas une démarche conjointe.

Il en profite habilement pour reparler de la taxe sur les transactions financières, serpent fiscal de mer, en rappelant que la principale objection était de laisser filer à Londres (qui n'en veut pas) les acteurs bancaires et autres spéculateurs. Cette objection ne tiendra bientôt plus selon lui... Intéressant.

A propos de taxes, il annonce des baisses d'impôts si la croissance se confirme, une promesse électorale par excellence. Aux autres maintenant de faire mieux que son chiffre de 2 milliards et que sa cible (les pauvres et les classes moyennes). Cela lui permet d'ailleurs de réaffirmer une position dure sur la loi Travail et l'importance des négociations avec le Patronat. Le fait que le MEDEF menace de ne pas appliquer le compte pénibilité est un pavé dans la mare auquel François n'st pas sensible. La loi s'applique à tous, même aux patrons ! Incroyable, non ? On ne serait plus au XIX° siècle ? Cela lui permet également de taper sur la droite et ses programmes économiques d'une autre époque libéralo-libérale, en les mettant tous dans le même panier (de crabes ?). Citation à propos de l'absence de différence entre les candidats de droite dans le domaine économique : "C'est, si je puis dire, un fonds commun de mauvais placement".

François se proclame donc homme de gauche. Quelle gauche ? En tous cas pas une gauche qui aurait trahi La Gauche, selon lui. Citation sur la loi Travail : "Ce texte, c'est en réalité la prolongation des lois Auroux et de la première loi Aubry, qui avait fait de l'entreprise un lieu de négociation pour l'organisation du travail. Quant à l'inversion de la hiérarchie des normes, le verrou me parait sérieux : seuls les syndicats représentant la majorité des salariés peuvent en prendre la responsabilité"... Le bilan arrivera (pendant les primaires), et les armes se fourbissent déjà. On notera qu'en s'attaquant frontalement aux journalistes des Echos, il fait preuve de bravoure économique puisque ce journal est plutôt à droite de Macron. A quand l'Huma ?

François face aux journalistes. Il regarde à droite, mais son coeur est à gauche. (Les Echos)

Il regarde en face, mais toujours avec la gestuelle de sa main droite (Elysée)


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