lundi 13 juin 2016

Racisme anti-homos

L'horreur a encore frappé. Cette fois à Orlando aux USA dans une boîte gay (LGBT plus exactement). Une cinquantaine de morts, avec un seul terroriste, qui s'est revendiqué de Daesh juste avant de passer à l'acte. Au-delà des réactions dignes ou indignes à ce drame quelques réflexions sur le racisme. 



Les armes ?
Ça s'est passé aux USA, le pays de la vente libre des armes et de l'omniprésence du lobby des armes. Il y a ceux qui dénoncent cette "liberté" comme source de violences et ceux qui œuvrent au contraire pour une généralisation des armes pour que chacun puisse "se défendre". C'était déjà un facteur clivant dans la campagne en cours, cela le deviendra pas encore. Sauf que le con qui a tiré avait un permis officiel en tant que vigile professionnel... Aimeriez-vous vivre dans un pays (avec vos enfants) où les armes sont partout, genre western spaghetti sans sauce mais avec Trump comme juge de paix ?

La violence ?
La violence fait partie de l'Homme, dit-on. Savoir la dominer ou au moins la contrôler est pour moi ce qui devrait nous distinguer des bêtes et des cons. La violence a besoin d'exutoire. A une époque, celle du flamboyant Freud, on croyait que le transfert réglait ce genre de pulsions en transformant la violence sexuelle en actes créatifs. Est-on encore dans ce moment de l'Histoire ? Ne sommes-nous pas plutôt dans une époque de sur-consommation qui nous pousse moins à créer qu'à subir ? Et donc un monde où les gens qui deviennent amok sont de plus en plus fréquents ? Quelle autre issue trouvent-ils ?

L'homophobie ?
Parmi tous les racismes, l'homophobie est un des plus larvés. On en parle moins que des autres, ou alors du bout des lèvres. En France seul un journal ce matin utilisait le mot homophobie, les autres parlaient de terrorisme ou d'autres mots neutres (qu'il est horrible de pouvoir écrire ce que vous venez de lire, comme si ces mots étaient devenus banals). Les anti-gays comme le con d'Orlando peuvent invoquer toutes les causes qu'ils veulent, comme celle des islamistes qui condamnent l'homosexualité dans la plupart des pays musulmans, en fait ils ne font que cacher leur refoulement sous un manteau bien troué. L'homophobie est plus souvent latente que les autres racismes, souvent même acceptée comme bénigne ou alors ignorée. Une définition de l'Autre (l'étranger, l'ennemi...) qui est réflexive puisque l'Autre nous ressemble alors tellement que ne pas l'aimer c'est se rejeter soi-même. 

Les racismes ?
Chez l'Homme il n'y a pas de races mais des racismes. Les plus connus sont contre la couleur de la peau (les noirs), la religion (les juifs, les musulmans, les chrétiens), le style de vie (les roms), l'origine géographique (les maghrébins) ou le genre (les femmes). Certains imaginent que le racisme homophobe n'est pas un racisme. Pourtant c'en est un sans aucun doute. Le raciste, qu'il soit anodinement méprisant ou profondément haineux) mélange souvent plusieurs racismes afin de rebondir de l'un sur l'autre, c'est pratique. Il devient dangereux quand il est monomaniaque, comme le con d'Orlando, car cela facilite le passage à l'acte violent. Parler de racismes pour tous ces cas est salutaire, car cela nie toute échelle de valeur comme s'il était plus ou moins "bien" d'être ce type de raciste plutôt qu'un autre. 

La terreur ?
Un acte de violence absolue et désespérée comme celui d'Orlando est un acte de terreur, visant à imprimer le mot terreur dans tous les cerveaux des autres humains. Nier cette dimension est une autre manière de participer à cette progression par à-coups de la terreur, ce poison violent. 

Alors les mots sont souvent inutiles. Et pourtant il faut les écrire et les lire, les dire et les entendre. C'est une forme de catharsis. Une manière de ne pas devenir un troll. 


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