vendredi 10 juin 2016

Tract syndical pour ou contre

Camarades / Compatriotes / Françaises et français / Travailleurs et travailleuses / Exploité(e)s / Citoyen(ne)s !

Luttez avec nous. Nos intérêts corporatistes dans les grandes entreprises sont très importants et il est impensable que les avantages acquis après des décennies de lutte soient remis en cause et même imaginés comme pouvant être ontologiquement remis en cause. Notre combat contre la loi travail est essentiel et nous permettra de préempter les futures luttes.

C'est un signal fort envoyé à la gauche, la vraie, la seule, contre la droite, le patronat et ce gouvernement qui hésite en permanence. Sachez que lorsque la droite musclée reviendra au pouvoir, suite à notre action de sape de la gauche de gouvernement, nous, syndicalistes, serons près à recommencer la grève. Si nous cédons maintenant, l'acte deux en 2017 sera encore plus terrible, pour nous les syndicalistes. En plus, dans l'entre-deux, il y a des élections professionnelles et nous voulons perdre le moins de voix possible. Le reste, on s'en fout un peu.

Continuez donc la grève et mettez-vous en grève si, honte à vous, vous n'y êtes pas encore. C'est seulement cela qui sauvera notre honneur, nous évitera de perdre la face et assurera que nos jours de grève nous soient payés. Nous le demandons déjà, car comme d'habitude, cette grève a pour but essentiel de nous faire rembourser nos jours de grève. C'est la loi récursive de la grève.

Un mot pour les supporters de foot, car il y en a aussi parmi les grévistes : soyez solidaires. En vous faisant chier, nous augmentons le mécontentement général et donc nous renforçons la grève. De plus, si vous avez des billets, c'est que vous n'êtes pas pauvres et vous trouverez toujours le moyen de venir dans les stades. Compte tenu des grévistes héroïques dans les transports, nous vous conseillons de partir plus tôt du travail. Evidemment vous ne serez pas remboursés, comme nous les grévistes, et vous perdrez au moins une demi-journée de salaire, mais tant pis pour vous. Si vous aviez été gréviste vous l'auriez aussi perdue, mais elle vous aurait été remboursée à la fin. Too bad :(

N'écoutez pas ceux qui veulent vous faire honte : il ne s'agit pas d'un sabordage ou même de terrorisme comme les patrons veulent vous le faire croire. Ni d'une attaque contre le foot. Il ne s'agit pas non plus d'une lutte sans intérêt, car nos intérêts de syndicalistes sont très forts dans ce combat. Cette loi travail est minoritaire et n'aurait jamais dû être portée par un gouvernement qui se réclame de la gauche. Sachez qu'en la refusant maintenant, le seul risque est d'avoir une loi Travail encore plus dure en 2017, mais au moins à ce moment-là la gauche sera revenue dans l'opposition et tout sera normal. Nous serons les porte-parole de la vraie gauche contre la violence des patrons. C'est quand même mieux d'âtre dans l'opposition. On dit souvent qu'un gouvernement de gauche est plus ou moins obligé de faire une politique de droite. L'inverse est vrai aussi. Sauf si Sarkozy ou Le Pen arrivent au pouvoir, car eux resteront à droite. Mais c'est invraisemblable, puisque grâce à notre action le second tour opposera Mélenchon à Dupont-Aignan !

Nous sommes pour la grève. Envers ceux qui sont contre, il y a plusieurs réponses possibles, parmi lesquelles :
- les accuser être des vendus au capitalisme international (Tous ? NDLR)
- les accuser de ne penser qu'à court terme et à leurs intérêts corporatistes et individuels (Ah zut, cet argument c'est contre nous, en fait NDLR)
- les accuser d'être des riches contre nous les pauvres (Et les chômeurs, ils sont en grève ? NDLR)
- les accuser de ne pas avoir compris la vraie nature de la démocratie directe par le peuple, pour le peuple sans passer par des corps intermédiaires comme les élus vendus au capital (Ah zut, c'est encore une erreur contre nous NDLR)
- leur expliquer que la France irait mieux si elle était dirigée par notre syndicat et qu'il faut faire tomber ce gouvernement qui a fait chuter le nombre de nos adhérents (Il ne chutait pas déjà avant ? NDLR)
- si vous êtes gênés par la grève, c'est votre faute. A vous de vous organiser. En France on sait s'organiser et agir même pendant les pires crises sociales. On est les rois de la débrouille et on est habitués au bordel, c'est même un art de vivre (Argument dangereux NDLR)
- si les gens attaquent l'image de notre glorieux syndicat, accusez-les de n'avoir rien compris. Tant pis pour eux, les cons (Et nous aussi, alors ? NDLR)
- de toutes façons la grève est un droit et tout le monde est d'accord pour le défendre. Dans le cas précis de cette grève, la remettre en cause, c'est nier le droit de grève dans l'absolu (Ça c'est un bel argument, ça sonne bien !!! NDLR)
- enfin, répondez-leur comme notre camarade "Je suis un supporteur de l’équipe de France mais aussi de mes conditions de travail, que je vais subir pendant dix ou vingt ans. Les inondations, l’Euro, le baccalauréat… Ce n’est jamais le moment de faire grève. Mais le pain et les Jeux pour nous distraire, ça marchait au temps de l’empire romain." (Carton jaune pour les jaunes ou rouge pour les rouges ? NDLR)

Continuons la lutte. Continuons la grève.

N'oubliez quand même pas de voter pour nous aux prochaines élections professionnelles et de nous financer, car tout cela donne soif. Ne votez surtout pas sur les soit-disants syndicats réformistes, votez pour les syndicats AOC ! En plus il recommence à faire chaud. Pour vos dons, merci de laisser ci-dessous vos coordonnées bancaires et de signer la procuration sur vos comptes. Nous nous engageons à ne pas prélever plus de 50% du solde restant, chaque jour.

Signé : les syndicalistes en grève, la plupart de la CGT mais pas que.

PS : J'ai trouvé ce tract sur un pare-brise d'une des Rolls en bas de chez moi. Je ne garantis pas l'authenticité de ce torchon, mais je vous le livre tel quel. C'est vous qui voyez ;)






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire