vendredi 5 août 2016

Du temps et du beau

Voyage de retour aujourd'hui entre Portmeirion et Londres. (Lire mes billets d'avant-hier et d'hier). 

Tout avait bien débuté avec un temps meilleur (au sens météo) jusqu'à la gare locale qui dessert Portmeirion. Car après ça a commencé à se dégrader. Pas le temps météo avec soleil et beau fixe mais le temps de voyage. Le train pris il y a deux jours pour venir ici (dans l'autre sens) a été annulé, cancelled comme on dit ici.  Et un car de remplacement nous a donc amenés à la prochaine gare où on devait changer de toutes façons sauf qu'au milieu on a aussi changé de car pour en prendre un plus rapide. Ça n'a pas suffi et on a raté le train qui devait nous amener à Birmingham pour changer pour Londres. De 5 minutes. Et le train n'a pas attendu. Ponctualité obligé, hum. 

Deux conclusions à ce moment : 
- Au Royaume Uni, depuis la privatisation il y a plein de compagnies et entre celles qui gèrent les gares, les différentes lignes et les trains eux-mêmes, les informations ne passent pas bien. On peut tout réserver sur l'Internet bien sûr mais dans la vraie vie l'employé d'une gare qui est payé par une compagnie ne sait pas ce qui se passe sur les autres lignes qui passent à côté de lui. Pas très pratique pour avoir des renseignements en direct. 
- Nous sommes donc passés d'un voyage de retour avec deux changements à un voyage avec cinq changements et quatre compagnies différentes en comptant le bus, pour arriver avec deux heures de retard. Cool. Mais c'est la vie ! Et l'employée de la deuxième gare qui nous a reconfiguré notre voyage a été très efficace dans ce contexte de trains allant dans tous les sens. On sent des gens dépassés par le système puisque n'ayant aucune prise sur lui, en entier mais aussi dans toutes ses composantes. Et pourtant, il n'y a pas d'animosité, juste de la gentillesse et de la courtoisie. Remarquez bien que c'est plus facile quand il n'y a pas de râleurs français dans la queue. 

On ressent bien ici qu'on est loin de tout, à plusieurs signes : 
- Visiblement ce n'est pas inhabituel sur ce genre de lignes loin des grandes (lignes) et les britanniques qui sont déjà calmes et flegmatiques le sont encore plus dans de telles occasions, alors qu'en France ce serait l'émeute ou même l'occasion de s'entretuer, au moins verbalement. Même les contrôleurs semblent habitués. 
- Le trajet par la route a été aussi long que par le train car la nature est très montagneuse ici et les détours le long de la côte sont très nombreux. Cela permet de découvrir une autre nature, vue de l'intérieur et pas de la côte. Mais aussi une beauté sauvage avec des vallées encaissées, des torrents et un vert omniprésent, seigneur dominant des lieux. 
- Il y a des moutons partout. Mais alors partout, et les champs moutonnent comme la mer quand il y a du vent. Une image évidente, facile à visualiser en fermant les yeux, entre le vert de la mer et celui des pâturages. Même lorsque la pente est rude la route est droite les moutons broutent partout. Certains tombent en bas. Il devrait y avoir des panneaux sur certaines routes "Attention chutes de moutons". On est dans un pays agricole à fond et je comprends mieux pourquoi l'agneau de l'hôtel était particulièrement savoureux et pourquoi l'Union européenne est ici vue comme une autre planète.  

Nous allons bientôt nous rapprocher d'une autre étape et d'un changement de train, plus anglais que gallois. A bientôt donc pour entendre encore une fois ces noms gallois râpeux où les lettres se prononcent autrement. Un W se prononce OU très détaché, un CH comme un K proche d'une jota pleine d'aspérités, un LL comme un CH ou presque et un Y comme EILLE... Facile, non ? Et encore, je n'ai pas tout compris. 

Je poste ce billet maintenant pour ne pas rater mon rythme quotidien mais, selon les événements à venir je le mettrai à jour dans la nuit, une fois arrivés dans notre AirBnB à Londres. Eventually ou éventuellement ce qui ne veut pas dire la même chose. 

La beauté et le temps jouent dans des registres différents. Mais ils se rejoignent quand on prend le temps d'admirer la beauté et quand on décèle la beauté dans les méandres du temps, accéléré ou ralenti, conformes ou difformes. Quelles que soient les circonstances. Qu'on fête son anniversaire aujourd'hui, demain, dans quelques semaines ou un autre jour. 

Carpe Diem. 

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