samedi 26 novembre 2016

Sommet de la Francophonie 5

Suite du billet d’hier et des précédents. Dernier billet sur le Sommet aussi...

Le Sommet a commencé officiellement ce matin. Un peu moins de chefs d’Etat que prévu. Kabila n’est pas là, ayant trop peut d’un coup d’Etat chez lui pendant son absence, ce qui est le lot de tous les démocrates élus sans aucune contestation. Ali Bongo est pourtant ici, lui, même après le vol patent de l’élection présidentielle dans son pays, comme le reconnaissent tous les acteurs internationaux, mais il est vrai que les troupes fidèles sont déployées à Libreville pendant ce temps. Ali Bongo était assis à côté de la France de François pour l’ouverture, comme son père avant et même debout à ses côtés pour la photo officielle, passage obligé de tout Sommet. La place d’honneur était pour la France. Vous noterez sur la photo l’absence remarquée du Roi du Maroc pourtant présent depuis plusieurs jours à Madagascar. Une vraie surprise qui cache on ne sait trop quoi à cette heure, alors que le Maroc essaye de réintégrer l’Union africaine dès janvier. Peut-être que la dernière réunion en Guinée équatoriale liée à l’Union africaine a refroidi le Roi puisque sa délégation a quitté cette réunion et protesté, toujours à propos de la République Sahraouie. Un mystère à éclaircir donc.

Quelques secondes avant la photo officielle

Vu de l’autre côté ;)

Les discours ont été un peu creux, tout le monde étant sonné par la mort dans la nuit de Fidel Castro. Le premier ministre canadien a même ouvert son discours avec cette mort et a prononcé une allocution plus dynamique que les autres, due sans doute à sa jeunesse.


La Secrétaire générale a conclu avec un discours en demi-teinte, censé combattre les critiques contre elle... Pas gagné. Elle a par exemple dit : «  Quelle Francophonie voulons-nous ? C’est à vous, Messieurs les chefs d’Etat et de gouvernement qu’appartient la réponse ». Tiens, elle ne parle que de messieurs, et elle n’apporte pas vraiment de réponse de sa part, comme si elle n’existait pas vraiment.

François a parlé d’un peu de tout sans trop marquer par une ambition énorme ce qui n’a jamais vraiment été une de ses priorités, au mieux un domaine continué. Il a dit "La Francophonie représente des valeurs politiques : la démocratie, les droits de l'Homme, les droits de la femme ». Il n’a pas prononcé le F majuscule ou minuscule, puisque les droits de l’Homme avec une majuscule sont censés englober les femmes depuis plusieurs siècles. Sur la démocratie il a dit qu’il fallait être aussi incontestables que possible (pour certains, le possible ne va pas bien loi, à ce propos). Il a insisté sur la santé et ses réseaux d’expertise ainsi que sur le climat, puisque 36 sur les 50 pays les plus touchés par le changement climatique sont en Afrique sub-saharienne. Pour François, le français est une « langue monde », une volonté, un choix, une chance, une promesse... Promesse ? Promesses ? Encore faudra-t-il les tenir. François n’avait pas l’air très bien réveillé d’ailleurs après sa nuit dans l’avion.

Avec le Président François sont arrivés plusieurs invités, comme l’ineffable Jean-Vincent Placé. Au moins il pourra jouer à la pétanque avec le ministre des sports qui a inauguré un grand don cosmique fait par la France à Madagascar : un boulodrome authentique, si, si !


Le Sommet continue samedi et se conclut dimanche midi. On saura alors quels pays nouveaux adhèrent à la Francophonie, avec l’épineux cas de l’Arabie Saoudite : les nuits de négociation auront-t-elles été aussi réussies pour ce pays et aussi « fructueuses » pour les Chefs d’Etat que lors du vote surprise favorable au Qatar ? Suspense (insoutenable)... Je complèterai ce billet une fois le résultat connu. En tous cas, c’est bon à cette heure pour la Corée du Sud et l’Ontario.

Sinon, pour vous détendre, un article nécessaire pour comprendre les malgaches et leurs noms longs mais pas si compliqués que cela.

Alors, so long Francophonie, rendez-vous dans deux ans (mais pas ici sur ce blog a priori).

Mise à jour : Le Sommet a refusé l'Arabie saoudite (pour complément d'information) et a accepté toutes les autres demandes. Déclaration ici et treize résolutions là. Le prochain Sommet en 2018 sera en Arménie et le suivant en Tunisie en 2020 pour les 50 ans de la Francophonie politique.

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