vendredi 23 décembre 2016

Dinde manipulée ? Le forçage génétique s'invite dans nos vies

Quelques raisons d'avoir un meilleur appétit ce week-end avec ou sans dinde et fruits de mer.

La science et la politique ne font pas toujours bon ménage. Cette semaine, les nations-Unies tenaient leur convention sur la biodiversité et un texte est sorti de ces discussions absconses. Certaines ONG voulaient interdire les manipulations génétiques sur les espèces animales (gene drive moratorium) et l'ONU a dit non. On se prépare un avenir trouble. Deux articles à lire en anglais ici et là dans Nature. Wikipedia nous en parle aussi, mais pas d'article en français non plus à cet endroit. L'Ecole Normale Supérieure nous en fournit un, militant et scientifique, en lien avec le Collège de France. On attend que ce blog en parle.

Le Monde en avait un peu parlé, lui, de ce "forçage génétique", au moment de la transformation du moustique, officiellement pour qu'il ne puisse plus transmettre le palu (ou la malaria). Il s'agit de remplacer les gênes de certains moustiques et de compter sur la reproduction naturelle pour que ces nouveaux moustiques remplacent les anciens. Contrairement à d'autres techniques de manipulation génétique, dans ce cas même les gênes non-dominants "passent à travers" et cela peut être rapide puisqu'une douzaine de générations suffit. (Les moustiques se reproduisent très vite). En prélude à la conférence de Cancun, certains s'inquiétaient - en langage à peu près clair - mais les résultats de la conférence vont les (nous) décevoir. Comme pour les OGM "classiques" on est dans une guerre de brevets et d'égos surdimensionnés.

Les potentialités sont énormes, mais les catastrophes également, dans cette sorte d'eugénisme pseudo-divin. Les britanniques sont à la pointe, eux qui avaient les premiers essayé d'implanter il y a quelques années une puce sous la peau d'un humain pour le contrôler (si, si). L'éthique et la science... Le business et la science... le business et l'éthique... un triangle plutôt dangereux, non ?

Pour ceux que ça intéresse et qui pensent que réfléchir n'est pas seulement regarder son image dans un miroir ou un selfie, il y a une conférence le 17 janvier. Pour les autres, regardez bien vos assiettes.

Eh non, Mr Trump, il n'y a pas que le nucléaire qui est dangereux...
Joyeuses fêtes à tous


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