vendredi 2 décembre 2016

Fin

Rassurez-vous, ce  n'est pas la fin de ce blog. Pas encore. On en connait maintenant à peu près la date de fin, le deuxième tour de la présidentielle ayant lieu le 7 mai 2017, ce blog finira lors de la passation de pouvoir vers le 11 mai normalement entre François et ??? (un autre François, une Marine, Un (Em)Manuel ?)... En tous cas il se transformera en autre chose, que je vous laisse le plaisir de découvrir en temps et en heure.

François a donc annoncé et énoncé clairement hier son renoncement, sans le surnoncer. Il ne sera pas le prochain président, c'est certain. Le doute, le suspense, l'attente ou le désir comme vous voulez ont donc prix fin hier vers 20h15 alors que j'étais en plein vidage de cartons.



Il faut la regarder, cette vidéo, pour en mesurer à la fois le contrôle précis du langage et de sa scénarisation, et l'émotion sentie dans la voix, la gorge, le ton et les gestes de François. Cela commence par un long bilan de tout ce qui a été positif, en y insérant l'acceptation de retards (chômage) et le regret sur la déchéance de nationalité qui a plus divisé que rassemblé. Cela continue par une critique des l'autre camp, la droite et l'extrême droite, ainsi que du protectionnisme à la Trump. Puis l'annonce, avec un grand A (et tant pis pour le calendrier de l'Avent dont je parlais hier). Et enfin un double appel : aux français d'une part pour rappeler qu'il sera jusqu'à Mai le président de tous, dans son unique rôle, et d'autre part à la gauche "progressiste" pour se rassembler.

Les réactions sont évidemment nombreuses, puisque cette annonce a pris par surprise les médias et les politiques. On attend maintenant les annonces de candidatures à la présidentielle et à la primaire (Macron, Pinel, Mélenchon d'une part, Montebourg d'autre part). Comme d'habitude à chaque événement important (voir la colonne de droite en bas), je vous ai concocté une petite collection de Unes de la presse ce matin (française et internationale). Quelques-unes de ces Unes sont à la fin de ce billet. J'aime bien la dernière qui presque une page de pub pour mon blog ;)

Alors, oui, c'était la meilleure décision possible pour lui et pour la gauche. Ce n'est pas pour cela que la gauche a plus de chances de gagner la présidentielles ni même d'avoir un nombre suffisant de députés ensuite, mais c'est un acte positif en ce sens.

Sauf que la gauche doit maintenant choisir, car les pôles de la vie politique française se dessinent mieux :
- A l'extrême droite, les dés sont lancés avec Marine, puis sa nièce ensuite puis leurs enfants et petits enfants, une vraie dynastie de sang (français).
- A droite, une droite assumée et dure avec Fillon, même s'il mettra de l'eau dans son vin de messe.
- A l'extrême gauche, toujours la même histoire avec des batailles entre micro-partis historiques en désaccord depuis des lustres, mais c'est pour l'anecdote et ils ne comptent pas plus que les écolos qui se rallieront à qui de droit.
- A la gauche de la gauche, une bataille entre Mélenchon (et sa grosse voix) et les frondeurs (j'ai failli écrire frontistes, honte à moi) pour représenter une ligne ancienne de la gauche historique

Il reste donc la droite de la gauche ou la gauche de la droite, à ne pas confondre avec le centre, ce marais de la politique française dans lequel tant d'aventures se sont terminées. Sur ce créneau il y a plusieurs candidats possibles : Bayrou, Macron, Valls au moins. Chacun y va de ses subtilités dans plusieurs registres, mais au fond, il s'agit de la même famille. Valls cherche à se raccrocher au PS mais il a lui-même dit que la fracture était irréconciliable ; Macron a déjà sauté dans le marais et Bayrou essaye toujours de sortir de la glu.

Dans un système non binaire, on aurait donc quatre grandes tendances : une extrême droite avec toutes ses tares, une droite dure, un centre responsable et une gauche très à gauche. Mais on n'en est pas là. Valls aura une position délicate à tenir, car il devra rassembler sa famille décomposée. Heureusement Macron servira de repoussoir. Et notre système binaire n'est pas adapté à ce type de combat.

Le paysage politique français a changé brutalement hier, en 10 minutes d'allocution.



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire