mardi 24 janvier 2017

Un, deux, trois... on compte les schtroumpfs

Le calcul est l'une des compétences du socle de base quand on est à l'école. Ca s'oublie vite.

On savait déjà que les syndicats et les policiers ne comptent pas pareil dans les manifestations, que Mélenchon a son système à lui, ou que les dictateurs ne comptent pas les morts de la même façon que les ONG, en Syrie par exemple.

Depuis l'investiture de Trump, on sait que Trump et ses Trumpettes (à ne pas confondre avec la Schtroumpfette qui reste unique) ne comptent pas comme les médias. Le peuple de Trump est en fait composé de gens tout petits qu'on ne voit pas sur les images mais qui sont quand même là... comme des schtroumpfs peints en bleu (démocrate) avec une casquette rouge (républicaine) comme le grand Trumpf. La photo "GigaPixel" de CNN est très belle à regarder. On peut y voir beaucoup de visages en zoomant, y compris celui de Michelle Obama. C'est impressionnant de voir comment à notre époque les moyens d'espionnage sont sophistiqués. Et encore, il ne s'agit que de journalisme, pas du FBI ou de la CIA. La bataille des chiffres va se poursuivre pendant 4 ans au moins. Les chiffres réels seront dans la presse (honnie) et les chiffres de la réalité alternative seront dans les messages officiels de la Maison-Blanche, lus par leur schtroumpfette à eux ou - à défaut - dans les tweets de Trump lui-même.


Au PS non plus, on ne compte pas très exactement. La polémique sur le nombre exact de votants n'est pas terminée. Il y a eu du flottement dans l'air depuis les premiers chiffres annoncés par leur "Haute autorité" dimanche soir (entre 1,5 et 2 millions, plus proche de 2), et les derniers disponibles sur un peu plus de 95% des bureaux qui atteint presque les 1,6 million). Avec entre les deux moments des approximations et des erreurs sur le site officiel, dûes à un permanent zélé et à un président de la dite autorité sous pression du PS pour annoncer vite des chiffres dans la fourchette haute. Un joli pataquès qui montre la difficulté d'organiser de telles primaires à gauche quand le PS est en plein bordel. 1,6 million, c'est la fourchette basse de ce qui était espéré, puisqu'on parlait même du double ou presque. Au-delà du chiffre, qui est honorable, c'est bien la hauteur de la légitimité du candidat élu qui est en cause, comme dans le cas de Trump qui, rappelons-le, a perdu au vote populaire.  Pourquoi pas plus de votants ? Comment en faire venir plus dimanche prochain pour assurer une légitimité correcte au vainqueur ? Voici des bonnes questions, au lieu de se prendre une (Gar)gamel(le) et d'attendre les prochains mouvements de Macron (avec ses ralliements qui s'accélèrent) et de Mélenchon (qui invite Hamon à boire un bon café). Il est plus facile d'effeuiller une marguerite qu'une rose qui perd ses pétales.

En politique le chiffre brut a en effet peu d'importance, l'objectif étant d'avoir une majorité, souvent relative ou même indirecte. Un article intéressant à lire ici sur le "Growth Hacking" supposément utilisé par Trump pour remporter pas à pas les parties d'élection clés qui l'ont amené à gagner in fine. Comme quoi il peut suffire de quelques victoires judicieusement sélectionnées et entretenues pour gagner, indépendamment du chiffre brut. Un article qui devrait être médité par le PS, qui devrait se concentrer sur des objectifs plus ciblés, et surtout ne pas se tromper d'élection : veut-on le candidat qui a le plus de chances d'être élu en mai, ou veut-on redéfinir la ligne du PS autour d'un message cohérent en faisant l'impasse sur le prochain quinquennat pour viser 2022 ?

En économie aussi, les chiffres fluctuent et servent d'arguments dans des batailles rangées d'économistes. Le chômage par exemple, qui a agité le quinquennat depuis la promesse de François de le faire baisser, sans vraiment baisser ? Il baisse ! Et tout le monde s'en fout. Même le Figaro note que c'est la première baisse depuis 2007 et le début du quinquennat de Sarkozy avec un collaborateur premier ministre dont je ne me souviens plus très bien du nom. Une nouvelle savoureuse, pour le journal à la Beaumarchais (dont c'est l'anniversaire aujourd'hui). A déguster.

Et je ne vous parle pas de ceux qui croient dur comme fer aux chiffres magiques...

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