mercredi 29 mars 2017

B-Day : le jour où le Brexit commença

Ca y est.


Quelques pensées éparses en ce jour attendu mais néanmoins redouté :

Une photo déjà historique. Une femme seule entourée des symboles du Royaume-Uni, sans le drapeau européen qui manque, à sa droite.

- Le Brexit commence aujourd'hui avec la remise officielle par le gouvernement britannique de la lettre de sortie de l'Union européenne. Aujourd'hui à midi. Presque dix mois après le référendum disent les optimistes, plus de neuf mois après le référendum disent les pessimistes. Juste une question de point de vue, comme dans toute négociation.

- En ce B-Day, c'est bien une certaine vision de l'Europe unie qui change, au profit d'autres visions : une Europe à plusieurs vitesses et avec des cercles concentriques (ou simplement des cercles d'ailleurs) ; une Europe affaiblie ou qui au contraire pourra aller plus vite sur certains dossiers ; le retour à une Europe pilotée à deux (Allemagne et France) au lieu d'un ménage à trois avec le Royaume-Uni.

- Au Royaume-Uni, une bataille interne pour définir le nouveau mode de gouvernance du système britannique, avec les écossais qui ont voté oui à une demande de nouveau référendum d'indépendance, et une redéfinition des relations avec l'Irlande qui reste européenne. Une bataille politique mais aussi culturelle qui va prendre petit-à-petit de l'intensité.

- En France et dans les autres pays européens, une bataille de chiffonniers pour s'arracher les restes de la bête, en espérant les voir arriver, rester ou revenir chez soi plutôt que de les voir partie ailleurs (en-dehors de l'UE ou dedans c'est à peu près pareil pour les nationalistes de tout poil).

- Deux ans maximum de galère et de négociations entre spécialistes, diplomates et politiciens, à tour de rôle. Du boulot pour les experts expérimentés et débutants mais aussi pour les faux experts qui pullulent dans les médias. Il faudra vraisemblablement plus de temps que cela pour traiter tous les points d'un futur traité de relations entre UE et UK : au moins traiter les cas de l'UF, UG, UH, UI, UJ par ordre alphabétique.

- Le problème de la langue anglaise dans l'UE se pose. Heureusement pour les anglophones, il reste l'Irlande dont la langue officielle est l'anglais, l'honneur est sauf et honni soit qui mal y pense.

- Tout le monde parle de divorce (à l'amiable ou pas) : une métaphore bien hasardeuse et inappropriée. C'est une rupture de contrat, et il y a beaucoup de types de contrats. Pas besoin d'y mêler des affaires de couple en plus qui ne résisteraient pas à un(e mise en) examen.

- Maintenant que la porte est officiellement ouverte, l'UE surveille les autres sorties possibles : certains candidats français populistes à l'élection présidentielle parlent de Frexit, d'autres parlent de XXexit dans certains pays atteints par le même mal. Who's next ?

- Il y a deux conséquences directes sur les entrées-sorties du système : Les éventuelles autres sorties évidemment, mais aussi la limitation des nouvelles entrées, pour les pays déjà dans le pipeline (russe ?) entre autres ; et le fait que l'énergie de la commission européenne va être en grande partie consacrée au Brexit, au détriment d'autres sujets plus positifs pour les autres européens (nous, entre autres) et le reste du monde.

Mais surtout, la pensée la plus fondamentale :

- 2017a2019, ça pourrait être un nom super pour un blog, non ? Après 2012a2017 pour le quinquennat de Hollande et la lente descente aux enfers tôt en restant positif ;) pourquoi pas un tel blog quotidien sur l'actualité du Brexit mâtinée d'autres joyeusetés ? Bonne nouvelle : ma réponse est non. Pas moi sur ce coup-ci. Kiss my airs comme dit Niqué en ce moment. Des volontaires ?

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire