mardi 25 avril 2017

Comment s'occuper le cerveau pendant la quinzaine qui vient ?

D'abord un petit rappel pour les endormis ou les lecteurs qui ne lisent pas ce blog quotidien tous les jours (si, si, il y en a) :
- la semaine dernière, jeune marié en voyage de noces, j'avais blogué à l'avance pendant cette dernière semaine de campagne du premier tour, dans une uchronie décalée où Hamon était le fils caché de Darth Mélenchon et où Marine disait Inch Allah
- vote dimanche avec un résultat inédit et bouleversant pour la Vème République qui n'a plus de gaullienne que le numéro (comme dirait Marylin Monroe qui ne portait que du Chanel n°5) puisqu'elle était bâtie sur une dualité binaire et qu'elle a été doublement contournée par les bords et le milieu. 
- dimanche et lundi, réactions à chaud et dans la presse française et mondiale, avec des billets simples (mais pas simplets j'espère) montrant la diversité des opinions et des arguments. 
- dans deux semaines, deux événements majeurs se seront produits : nous aurons un nouveau président - homme ou femme - et ce blog aura été arreté sous sa forme actuelle. Nous reviendrons sur ces deux sujets essentiels tout au long de cette quinzaine. 

La question qui se pose est donc double : 
- aux électeurs, que voter le jour du 7 mai ?
- aux lecteurs, que lire après le 7 mai ?

Parlons un peu aujourd'hui de la première question, la plus vitale pour la France. 

Les choix possibles sont peu nombreux pour les électeurs inscrits :
1 Voter Emmanuel Macron (mon préféré)
2 Voter Marine Le Pen
3 Voter blanc
4 Voter nul
5 S'abstenir

On a beau tourner en rond, il n'y a pas d'autre choix. La plupart des politiciens professionnels et des journalistes (ce que le FN appelle le système) recommandent le numéro 1, et je ne parlerai pas ici de ceux qui choisissent directement le 2 comme au premier tour. Certains, notamment à droite, recommandent le 1, le 3 ou le 4 sans préciser, histoire de ne pas prononcer le nom honni (soit qui mal y pense). D'autres, chez Mélenchon, sont pour le ni-ni, donc pour les 3, 4 ou 5. Enfin il y a ceux qui recommandent le 2, tout en ne voulant pas de Marine, histoire que le score de Macron soit le plus bas possible et, après tout, pourquoi pas le FN ? c'est la position irresponsable de Boutin l'irresponsable et certainement de Sens Commun. Dupont-Gnangnan fera une connerie comme d'habitude. 

Certains électeurs peuvent déjà penser que le deuxième tour (sur quatre) est plié. Certains peuvent se dire que le 5 est le meilleur parfum choix. Certains peuvent faire des plans du genre billard à trois bandes sans s'occuper des "bosses" imprévues qui arrivent souvent dans ce cas, ou des effets inattendus et pervers sur les bandes. Certains peuvent vouloir oublier ce premier tour de défaite pour leur poulain et faire leur deuil en abandonnant leur droit et leur devoir de citoyen. Certains peuvent déjà penser aux législatives en attendant de voir quel sera le premier gouvernement de Macron vers le 14 mai. 

Mais il faut savoir agir, de temps en temps et à certains moments. Ne pas voter pour le choix numéro 1 ce coup-ci c'est accepter plusieurs choses :
- de démissionner de ses responsabilités collectives, dans une logique individualiste et égoïste qui se consacre sur ses problèmes personnels et le poids grandissant du NIMBY. 
- d'oublier le passé et l'Histoire, liés à l'extrême-droite en France et ailleurs, affichée ou cachée. 
- de se réveiller le 8 mai au matin dans une France recroquevillée sur elle-même et prête à tout pour mépriser l'Autre, européen ou non. 
- de tenter une aventure juste parce qu'elle est nouvelle sans s'occuper du fond. 

Les vieux, dans mon genre, ont mis du temps à digérer le 21 avril 2002. Cette année, le 42 avril comme on l'appelle déjà touche aussi bien à droite qu'à gauche les électeurs des partis classiques et qui sont tous les deux au bord de l'explosion, au profit d'une éventuelle nouvelle alliance centriste autour de Macron. Les socialistes, par exemple, pensent qu'il faut être expérimenté en politique pour gouverner, avec une idéologie forte derrière et donc des seniors, militants d'une cause, élus et au pouvoir pour contrebalancer un président qui autrement déciderait comme il le sent... Une sorte d'anti-chambre de godillots.  Attention à ne pas oublier le tiret ! Ou attention à ce qu'on exige dans la rue

Ce qui frappe cette année, et depuis plusieurs années, c'est la normalité de la présence du FN des Le Pen au second tour. Une présence annoncée depuis longtemps par des sondages souvent critiqués et pourtant jamais aussi exacts que cette fois. Faire accepter l'anormalité et la rendre normale et acceptable est certainement la plus grande victoire de Marine. Dont acte. 

A nous, citoyens, de limiter cette acceptabilité à un niveau très minoritaire. Chirac avait eu 80% des voix en 2002, dont la mienne après des affres dont je me souviens encore. Il avait ensuite engrangé un score inédit aux législatives pour la chambre bleue (pas encore bleu Marine). On prédit à Macron un petit 60% qui pourrait tendre vers un gros 50%... Autres temps, autres mœurs. Pourtant, plus le score de Macron sera élevé, qu'on soit d'accord ou pas avec lui, plus il devra composer. Sauf à trahir le peuple comme Chirac en 2002 ! Moi, je fais le pari de ce choix. Rien à perdre, tout à gagner, comme disait Pascal. 

L'assemblée nationale sera ce qu'elle sera en juin. Mais en attendant une réforme de la Constitution déjà annoncée par tous, les pouvoirs du PR, comme disent les hauts fonctionnaires et autres officiers de sécurité, restent immenses. La droite dure avait bénéficié d'un pouvoir sans limite (dix ans en comptant Sarkozy) et sans concession pour le reste des opinions et des besoins du peuple. De toutes façons, Macron s'il est élu devra composer avec une majorité à la centriste, composite et différente selon les sujets, c'est même son positionnement central et de base contre les partis en place. Une manière de tester l'ouverture, non ?

Vous voterez ce que vous voudrez ou vous vous abstiendrez. Ne confondez simplement pas les élections. Il reste 12 jours pour réfléchir. 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire