vendredi 19 mai 2017

Attention Virages électoraux


C'est aujourd'hui le dernier jour (18h) pour déposer les candidatures aux législatives des 11 et 18 juin. Les médias dissèqueront ces listes pendant au moins dix jours avec des analyses et des études par circonscription, par département ou région, par parti, par genre, par chance d'élection, par possibilités de triangulaires, par religion ou par n'importe quoi. Parlons ici d'équilibres généraux, donc de l'utilité des cardans et des amortisseurs dans les virages.

A droite, les choix sont simples :
- Marine Le Pen qui vient de reprendre les rênes de son parti, après son baby blues traditionnel post-électional, en reconnaissant que son débat était mauvais et en s'éloignant un peu de la ligne Philippot sur l'Euro et le retour au Franc. Il s'agit de se recentrer à droite si j'ose dire, sans patiner en appuyant simultanément sur les deux pédales de frein et d'accélérateur. Un dérapage contrôlé pour mieux balayer la route. Attention à ne pas sortir de la route quand même. Le FN, parti d'extrême droite essaye d'avoir quelques élus (dont Marine) et si possible beaucoup, en mangeant sur la droite de la droite et en éloignant les épouvantails de l'Euro.
- LR (et UDI à la traîne de la locomotive diesel du pauvre leader par défaut de LR) avec son train de sénateur, histoire de ne pas être derrière le FN (notamment s'il n'y a pas de triangulaire) et de constituer une minorité de blocage ou même une majorité rêvée il y a quelques mois et disparue depuis grâce à l'action à la serpe de Fillon. Le projet derrière ces élections s'est affadi puisque tout ce qui faisait l'extrémisme libéral et moral de Fillon a été gommé. Leur danger est de subsister entre le FN et LREM, le nouveau peut nom "absorbant" d'En Marche ! puisqu'il intègre le sigle LR fort habilement.
- LREM justement, comme une manière de conforter l'aile droite du château Macron, quitte à discuter après.
- Les nombreux "divers droite" qui s'abritent derrière des notables bien établis localement qui se rallieront ou pas aux groupes dominants à l'Assemblée nationale. Un ancrage sur le terrain fort bienvenu alors que Macron a adoubé des candidats souvent jeunes et inconnus du terrain.

A gauche, les choix sont complexes : laisser crever le PS en l'obligeant à sortir une crise fondamentale, due à un très mauvais score, ou le soutenir dans sa démarche avec des soins palliatifs. Entre l'aile gauche du château de Macron, de type gauche de gouvernement, et l'aile extrême de Mélenchon, là encore, les ancrages territoriaux de certains élus feront la différence, notamment par et pour les communistes.

Au centre, malgré les hésitations, on se dirige vers un pari gagné pour Macron, au-delà de quelques notables jaloux.

Beaucoup de virages en pespective donc. On n'est plus dans la raffarinade classique "la route est droite mais la pente est forte". La pente est forte, oui, mais la route n'est pas du tout droite. Même à droite.

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