mercredi 11 octobre 2017

La Catalogne macronnienne ?

En même temps... Ça vous dit quelque chose ? C'est une des formules de Macron les plus utilisées par lui mais aussi l'une des plus critiquées. En même temps de droite et de gauche, chèvre et chou et le loup avec. Une manière de définir le centre, le compromis tout en n'étant pas ressenti comme une mollesse. Une posture délicate, à vérifier lors de chaque prise de décisions, de chaque conflit.

La Catalogne est pour l'heure dans cette situation : un référendum réussi pour l'indépendance, sans obtenir toutefois 50% des exprimés par rapport aux inscrits, et contesté dans sa légalité par le gouvernement espagnol ; une déclaration du premier ministre catalan qui déclare (peut-être) l'indépendance, mais qui la suspend au bout de 8 secondes ; une signature réelle et virtuelle à la fois par on ne sait pas qui ; le gouvernement espagnol qui demande une clarification. Si même eux n'ont pas compris...

Le chat de Schrödinger est à la fois vivant et mort, jusqu'à ce qu'on ouvre la boîte (de Pandore) pour vérifier. To be and/or not to be. Être indépendant ou ne pas l'être, en même temps. On ne peut suspendre que ce qui existe déjà, comme beaucoup d'experts l'ont noté. On en est où alors ? Profitons de ce moment magique pour noter que la zone de flou où est la Catalogne à cette heure est un moment unique dans l'histoire de l'Union européenne. C'est un sujet sérieux, traité par certain et par les humoristes habituels d'Internet avec une mauvaise fois patente.

Heureusement, il y a le foot. La France est qualifiée pour le Mondial de Russie et pourrait même se retrouver tête de série (on le saura lundi prochain). L'Espagne aussi et même Messi (qui a sauvé l'Argentine in extrémis à lui tout seul) le représentant officiel de Barcelone. Au moins, au foot, on est éliminé ou sélectionné. Les matchs nuls n'existent pas dans les compétitions à élimination directe. Le en même temps est inexistant, inexistemps même, dirai-je.

On est très loin du Brexit qui a marqué une fracture pour ou contre l'Union européenne. Si l'Ecosse entretient des velléités de rester dans l'UE, il se passera le même phénomène, mais personne ne sait si ce moment viendra. L'Espagne et la Catalogne sont toutes les deux des contrées pro-Europe. C'est une situation radicalement différente, pas comme si Hénin-Beaumont demandait son indépendance non plus.

Alors, il est urgent d'attendre. Mais ça n'empêche pas de se préparer à un joyeux bordel dans l'arène espagnole (notez que les corridas sont maintenant interdites en Catalogne, suite à un vote local, mais que cette loi n'est pas reconnue par l'Espagne, même pour la Catalogne)... C'est compliqué l'autonomie régionale, non ?

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